Pour bien démarrer l’année 2011, je vous propose une interview d’Albéric Guigou qui nous livre sa vision sur l’identité et la réputation numériques. Albéric est le co-fondateur de Reputation Squad, une agence d’E-réputation.
Reputation Squad a été créée pour accompagner les entreprises et les particuliers dans le bouleversement que représente l’avènement du Web Social. L’agence intègre l’ensemble des savoir-faire nécessaires à une appréhension efficace des problématiques d’image et d’e-réputation :
- Département Juridique
- Département Réseaux Sociaux et Veille (community management, etc.)
- Studio de Création Digitale (sites, blogs, rédactionnel, vidéo)
- Département Marketing/Communication
Reputation Squad compte parmi ses clients des entreprises de dimension internationale comme des personnalités médiatisées.
Bonjour Albéric, peux-tu te présenter ?
Je suis le co-fondateur de Reputation Squad avec Fabrice Ivara. Je suis passionné par le changement et donc par l’environnement mouvant du Web.
Peux-tu nous donner trois exemples de missions que tu réalises pour tes clients ?
Je vais me concentrer sur des missions relatives aux individus puisque je discute avec le Pape du Personal Branding 😉
1. Une première mission assez typique est celle d’un nettoyage de réputation pour un individu lambda. Quelqu’un qui n’est que faiblement exposé mais qui a été attaqué. C’est un cas assez commun. Une personne que vous connaissez dans la vie réelle utilise des outils Web pour vous nuire : blogs, forums ou réseaux sociaux. Le client nous demande alors de faire supprimer ce résultat négatif du web, c’est-à-dire des résultats dans les moteurs de recherche.
2. Une deuxième mission consiste à supprimer les traces laissées par une attaque en créant un contenu pertinent et valorisant pour notre client. Nous allons le faire exister sur le Web dans une logique de Personal Branding. Nous allons le rendre plus visible et l’aider à mettre en valeur son parcours, sa personnalité sur le web afin de satisfaire la curiosité des internautes.
3. Enfin, des personnalités publiques, dirigeants ou politiques, nous abordent sur l’angle de la construction de leur image en ligne et nous confient la gestion de l’ensemble de leur e-réputation. De la veille, à la création de contenu en passant par leur stratégie éditoriale.
Il est à noter que pour toutes nos missions, nous ne sommes pas dans une logique de volume ou de standardisation. Chaque client est unique, possède une problématique particulière et nous voulons leur fournir une prestation sur-mesure et haut de gamme. L’aspect conseil est essentiel dans notre approche.
Quelle est ton analyse du marché de l’e-réputation ?
C’est un marché qui est plutôt vague car le terme e-réputation est lui-même assez vague et donc soumis à diverses interprétations.
Je ne vais pas me prononcer sur les différentes offres du marché mais souvent des agences utilisent le terme e-réputation pour repackager leurs offres RP, call centers ou web existantes. Je conseille donc aux entreprises de se poser les bonnes questions avant de signer un contrat sur la seule notion de « e-réputation ». Quels sont mes objectifs ? Y-a-t il des problèmes à solutionner d’urgence ? Quelles sont les communautés qui pourraient être intéressées par mes marques, mes produits ?
Cette dimension audit, réflexion est essentielle avant de se lancer dans la construction d’une activité sur le Web Social. Il y a par voie de conséquence une dimension formation, évangélisme incontournable dans nos métiers vis-à-vis des clients.
En termes de croissance, il y a clairement une accélération de la prise de conscience de la part des professionnels. On le ressent en particulier dans des domaines comme l’e-tourisme où les questions d’e-réputation sont devenues incontournables pour les hôtels par exemple.
L’e-réputation est un marché qui a vocation à exploser dans ses différentes dimensions du Social CRM jusqu’à la gestion de crise.
C’est quoi le métier de nettoyeur du Net ?
“Nettoyeur du Net” est une expression que la presse utilise pour nous décrire et qui comporte une certaine part de réalité puisqu’elle décrit l’une de nos composantes métiers.
Nettoyer, supprimer des contenus faux, diffamants, insultants, racistes, etc. est parfois la seule solution à même de rétablir une situation. Le problème essentiel réside dans la façon dont Google va hiérarchiser certaines pages de résultats. Si vos premiers résultats sont le fruit d’une personne mal intentionnée, l’impact sur la perception d’une personne peut être dévastateur. Il faut donc faire disparaitre ces traces.
Je peux te donner deux exemples qui me viennent à l’esprit :
– Un homme délaissé qui accable son ancienne épouse sur des forums,
– Un article de presse inexact qui vous décrit piteusement et se trouve toujours dans les premiers résultats des années après,
– Un faux profil sur un réseau social (usurpation de votre identité) qui trompe votre entourage et vous donne une mauvaise image.
Quelle a été la genèse de Reputation Squad ?
Mon associé (Fabrice Ivara) et moi-même nous intéressions depuis longtemps aux questions d’image en ligne. Le déclic a réellement eu lieu avec l’essor des réseaux sociaux et l’apparition des moteurs de recherche sur les personnes. C’est à partir de là que l’idée de bâtir une agence dédiée à l’image en ligne, à l’e-réputation dans toutes ses dimensions nous est venue.
Nos deux parcours et approches complémentaires nous ont permis de mettre en place une structure qui cumule : communication, approche juridique, conseil et social media.
Que penses-tu du Personal Branding ?
Je pense que c’est un enjeu fondamental pour tout un chacun. Certains en font sans le savoir d’ailleurs. L’impact d’un Personal Branding réussi est un formidable accélérateur de carrière dans certains métiers : web, journalisme, etc.
Je pense que cela sera bientôt le cas de manière globale. C’est d’ailleurs un axe fort de croissance pour nous. Nous avons élaboré notre conception maison du Personal Branding et nous la mettons au service de nos clients pour qu’ils existent sur le web (en particulier le web social).
Certains pensent qu’il s’agit d’un ego trip, de nombrilisme. Je ne partage pas ce point de vue. Je vois trop de conséquences réelles pour me dire qu’il s’agit d’une simple mode. Il faut simplement que cela devienne concret pour que la personne en perçoive l’intérêt. Positivement en étant abordé par un chasseur de têtes par exemple, ou négativement lorsque votre image nuit à votre carrière.
Je pense qu’il faut d’ailleurs poursuivre au maximum cette “éducation” du grand public comme tu l’as initiée avec ton ouvrage. Les gens doivent réaliser à quel point cet enjeu est décisif et combien certains sont en train de gagner un avantage concurrentiel sur le marché du travail au moyen du Personal Branding.
Le mot de la fin ?
Personal Branding, E-réputation,… derrière ces buzz words se trouvent des problématiques fondamentales.
Merci Albéric, que la force réputationelle du Web soit avec toi 😉