Avez-vous compris la vraie nature de Facebook ?

rww

Sur ce billet très intéressant Facebook adopte le modèle d’influence de Twitter publié par RWW, je trouve ce commentaire de Fabrice Epelboin (responsable de ce blog) :

“Franchement, vou­loir avoir un tant soit peu de vie pri­vée sur Facebook de nos jours, c’est tout sim­ple­ment idiot. Ce n’est pas fait pour cela, et cela le sera de moins en moins. Si cela cor­res­pond encore à votre usage de cette pla­te­forme, il est temps d’en chan­ger et d’adapter l’usage que vous en faites, le plus tôt sera le mieux, car le risque c’est tout de même de se retrou­ver en slip au milieu de la foule du jour au lendemain.”

Je n’aurai pas su dire les choses plus simplement ! Merci Fabrice, une courte citation plein de bon sens… numérique 😉

Et vous ? Qu’en pensez-vous ?

Mise à jour du 26 septembre 2010

Un article sur 01NET :
http://www.01net.com/editorial/521254/licenciees-pour-des-propos-injurieux-sur-facebook/

Licenciées pour des propos injurieux sur Facebook
Trois salariées de SOS Femmes ont été licenciées pour faute lourde à cause d’une conversation sur leurs conditions de travail sur le réseau social. Elles ont saisi les prudhommes.

Ces 3 salariées “ne savent pas comment leur employeur a été mis au courant et, surtout, elles invoquent le caractère privé de ces échanges.”

Des échanges privés sur Facebook ? Intéressant ! 😉

Mise à jour du 10 novembre 2010

Une contribution de Frédéric Cavazza dans un de ses billets confirme ce qui précède. Voici quelques extraits :

“Le modèle économique de Facebook repose sur l’exploitation des données personnelles (ils appellent ça le graphe social pour ne choquer personne).”

“Les données personnelles sont le trésor de guerre des plateformes sociales, si ces dernières sont gratuites, il y a une contre-partie :  l’exploitation de vos données personnelles. Et alors ?”

“Facebook a BESOIN d’exploiter les données personnelles de ses membres pour pouvoir financer son activité et sa croissance. Et il en est de même pour l’ensemble des plateformes sociales gratuites. Encore une fois, je ne condamne pas ces pratiques, mais je trouve que l’attitude de Facebook est bien trop ambiguë à mon gout : l’exploitation des données personnelles n’est pas une faille de sécurité, c’est un modèle économique. Conclusion : Éduquer les internautes sur les dangers de l’exposition des données personnelles en ligne (mais également les bénéfices) devrait être une priorité pour les acteurs du web social, ou au moins un pré-requis.”

Social Media Guidelines & Bon Sens Numérique !

Un article très intéressant sur Slate où il est question de Social Media Guidelines :

http://www.slate.fr/lien/27103/reseaux-sociaux-entreprises-consignes-salaries

Voilà le début de l’article qui me rappelle l’affaire de Virgin Atlantic cité dans la conclusion de mon livre (13 hôtesses de l’air licenciées pour avoir critiqué des passagers de la compagnie sur Facebook) :

“La semaine dernière, Singapore Airlines demandait à ses employés de ne plus évoquer leur travail sur les réseaux sociaux en ligne. La compagnie aérienne a pris cette décision après avoir découvert que plusieurs de ses membres d’équipage discutaient de sujets confidentiels en rapport avec leur travail sur Facebook, critiquant des passagers, leurs patrons ou leurs collègues. […]”.

De mon côté, je ne crois pas aux Social Media Guidelines… en tout cas, pas comme unique moyen d’obtenir un résultat dans la durée. Par ailleurs, on peut voir les salariés comme un danger (réputationnel) ou comme une opportunité (promotionnelle). Je viens de publier un billet sur le blog de Boostzone pour expliquer cette idée :

Quelles sont les interactions entre Personal Branding et Corporate Branding ?

Les “Social Media Guidelines”, c’est un peu comme les chartes qui n’engagent que ceux qui les ont écrites. Il me semble plus pertinent d’éduquer au bon sens numérique ! Donner du sens, accompagner, expliquer, éduquer… est une bonne façon d’obtenir un changement de comportement rapide et réel. Sinon, c’est un peu comme le conducteur qui voit un accident. Il ralentit pendant quelques kilomètres et puis ensuite reprend ses habitudes.

Alors, répression (règlement) ou éducation (au bon sens numérique) ou les deux ?

Merci à Cécile Demailly, fellow de Boostzone, pour m’avoir conduit vers cet article.

La stratégie médias sociaux de la Société Générale pour sa marque employeur

Franck La Pinta est Responsable Marketing Employeur et RH 2.0 de la Société Générale. Il s’occupe donc de la “marque employeur” ! L’entreprise vient de lancer une Web TV pour donner des conseils aux candidats. Quelques experts ont été interviewés en particulier Jacques Froissant.

Je vous propose dans ce billet mon interview sur la gestion de sa e-réputation professionnelle et une présentation d’une partie de la stratégie médias sociaux de la Société Générale pour sa marque employeur :

Source : http://careers.socgen.tv/node/431

Dans le texte ci-dessous, Franck nous explique le contexte stratégique de cette vidéo :

En compléments des informations traditionnelles qu’un candidat s’attend à trouver sur un site de recrutement (offres disponibles, politique RH, présentation des métiers…), j’ai souhaité développer des contenus pour permettre aux candidats d’être plus performants dans leurs recherches. D’où la création d’un espace coaching dans careers, avec conseils d’expert, modules de préparation à l’entretien avec webcam et avatar et enfin une aide à la création de CV.

C’est dans ce même esprit que nous avons lancé :

  • Notre compte Twitter il y a un peu plus d’un an. Ce compte est le premier compte Twitter d’une entreprise du CAC dédié aux RH. Il  propose des infos sur le marché de l’emploi, des conseils, des actus sur le secteur bancaire et le Groupe SG. Nous faisons bénéficier aux candidats d’une veille sur l’emploi et les RH que l’on fait au travers de plus d’une centaine de sources (sites, blogs, médias…)
  • Une page Facebook dédiée à l’alternance car cette plate forme est cohérente en terme de classe d’âge et d’usage avec la population que nous ciblons, et parce qu’il est apparu dans notre veille à la fois une forte attente d’infos sur l’alternance de la part des étudiants et en même temps une absence de sources d’info qui répondent à des questions très concrètes. Plutôt que d’être les seuls à donner des infos sur l’alternance, je préfère adopter une approche de dialogue plus collective où chacun peut poser ses questions ou partager ses expériences dans le choix de l’école, de l’entreprise, etc.

Dans le même esprit, nous avons décidé d’être beaucoup plus présents (cela va commencer dans les semaines à venir) sur les réseaux professionnels comme Linkedin et Viadeo. Nous sommes toujours dans cette logique de s’ouvrir vers l’extérieur et d’initier des espaces de discussions sur des sujets bien précis.

Ce dispositif aide/conseil a été complété depuis le printemps par une nouvelle chaine “conseil d’experts” sur notre web TV. Dix experts ont été sollicités sur leur domaine de compétence. Pour la prochaine vague d’interviews, je voudrais  solliciter des candidats pour connaitre les sujets qu’ils souhaitent voir traiter. Enfin, prochainement, une nouvelle chaine sera lancée, cette fois davantage destinée aux étudiants, et dans une approche très pédagogique.

On ne peut que saluer cette stratégie médias sociaux cohérente et pertinente.

Merci à Franck pour cette vidéo et à Sophie Girardeau qui a réalisé l’interview 😉

Transcript de cette vidéo :

1) Comment construire sa réputation ?

D’abord la réputation, c’est en fait la perception que les gens ont de notre identité professionnelle. Donc cette perception, évidemment, elle est subjective. C’est l’image que je renvoie à mon interlocuteur.

La façon de construire sa réputation est la même depuis très longtemps. C’est être capable de créer un réseau de référence, de personnes avec qui on a travaillé, où si on a eu des interactions, parce que ça peut être aussi des références sociales. On a des actions réussies, et on peut demander à ces personnes de rédiger des recommandations. Il faut guider la personne qui rédige cette recommandation, pour qu’elle ne vous fasse pas une recommandation dithyrambique du style : « il est génial, c’est un mec fantastique » parce que fantastique, ça ne valide ni une aptitude métier, ni une compétence, ni une expertise, ni une qualité humaine.

2) Comment surveiller sa réputation ?

Comment surveiller sa réputation ? Avant c’était très simple, il suffisait de vérifier ce qu’on disait soi-même. C’était souvent en face-à-face, donc à la limite les paroles s’envolent. Mais aujourd’hui, ça prend une toute autre dimension avec ce qu’on appelle le web 2.0, parce que c’est un espace participatif dans lequel n’importe qui peut dire n’importe quoi, en citant nominativement n’importe qui. Donc la surveillance devient quelque chose de fondamental, évidemment dans tous les espaces numériques, que ce soit la blogosphère, la twittosphère, les réseaux sociaux comme Facebook.

Donc aujourd’hui, il faut réellement mettre en place un système de surveillance de sa réputation, de sa réputation tout court, parce qu’en fait, ce qu’on va faire dans nos activités sociales va avoir un impact sur notre vie professionnelle, donc éventuellement sur notre recherche d’emploi. Pour surveiller, il faut utiliser un certain nombre d’outils, la plupart sont gratuits. En tout cas, au niveau d’une personne, on peut se limiter à des outils gratuits. Par exemple, créer des alertes sur Google Alertes. Il suffit d’avoir un “google account”, et à partir de là, on peut créer des alertes. Donc ce sont des emails qui vont venir vous alerter dès que votre prénom et votre nom sont cités sur Internet.

3) Comment défendre sa réputation

Il faut se défendre dans trois cas. Le premier, c’est l’atteinte à la vie privée. Les délits presse. Et puis, il y a aussi le droit à l’image. C’est-à-dire qu’on n’a pas le droit de publier une image de vous sans votre autorisation.
Alors comment se défendre ? Il y a trois situations. La première c’est, on se défend à l’amiable. C’est-à-dire qu’on contacte l’auteur du contenu qui nous cite nominativement et on lui demande, je dirais, « aimablement », de bien vouloir modifier le contenu qui a été publié. La deuxième, c’est un peu l’échec de la procédure à l’amiable, c’est la procédure judiciaire. On va engager une poursuite mais il faut qu’il y ait un fondement sur un délit de presse, une atteinte à l’image ou à la vie privée. Là on s’embarque potentiellement dans un procès qui peut durer jusqu’à deux ans. Et puis, il y a une autre technique. Vous connaissez l’expression « noyer le poisson ». Aujourd’hui, on peut noyer l’information négative sous une masse d’informations positives. Défendre sa réputation, ce n’est pas forcément essayer d’éliminer toutes les informations négatives. C’est essayer d’éliminer les informations qui ne sont pas cohérentes avec son identité professionnelle ou avec son projet professionnel.

Parce que votre entourage peut manquer de bon sens numérique en publiant des contenus de votre vie privée que vous avez publiés. Parce qu’il peut y avoir des bugs informatiques. Parce qu’il peut y avoir du piratage. Parce que les conditions générales d’utilisation des services changent régulièrement. On ne peut pas s’en remettre aux services qui existent pour protéger notre vie privée. C’est une responsabilité individuelle.