Comment gérer votre réputation en tant que professionnel ? (1/3)

Billet sur le thème de la réputation professionnelle sur Internet en 3 parties, vous lisez la partie 1 – Partie 2Partie 3

Les systèmes de gestion de la réputation propres à chaque site de e-commerce (eBay, PriceMinister,…) aident les vendeurs et les acheteurs à mieux se faire reconnaître en tant que « bon vendeur » (qui livre dans les délais le produit commandé) ou « bon acheteur » (qui paye ce qu’il a commandé).

Les freelances disposent de nombreux sites spécialisés pour les mettre en relation avec des clients. Par exemple, sur Odesk, espace dédié aux informaticiens, chaque mission est évaluée sur plusieurs dimensions avec un système d’étoiles (1 à 5). Cela permet une évaluation de la réputation des freelances.

Mais, en dehors de ces cas particuliers, comment évaluer la réputation d’un professionnel ?

Depuis bien longtemps, les recruteurs et employeurs évaluent la réputation d’un professionnel à partir de ses références et de leurs recommandations (orales ou écrites du type lettre de recommandation)

Après un entretien, ces 2 éléments permettent à un recruteur de valider son ressenti vis-à-vis d’un candidat et d’approfondir des aspects du parcours ou de la personnalité du candidat. Ils donnent des indications précieuses sur sa réputation.

En tant que professionnel, il est donc très important de gérer efficacement et activement vos références tout au long de votre carrière, et pas uniquement quand vous cherchez un emploi. L’enjeu est de vous construire une réputation professionnelle durable.

I. Qui sont vos références ?

La plupart des pays privilégient les références professionnelles, mais dans les pays anglo-saxons, on s’intéressera également à vos références sociales.

Vous pouvez choisir vos références professionnelles en fonction du poste à pourvoir parmi vos anciens managers, collègues, collaborateurs, clients, fournisseurs ou partenaires. Si vous débutez votre vie professionnelle, ou si vous êtes étudiant, vous pouvez solliciter vos anciens professeurs.

Si vous proposez des références sociales, vous pouvez choisir des amis ou des personnes de votre réseau social ou associatif mais surtout pas de votre famille (aucune crédibilité !). Il faut cependant savoir que certains recruteurs n’accordent aucune importance aux amis, voisins ou parents, quel que soit le pays.

Un réseau se crée quand tout va bien. Quand tout va mal, c’est un peu tard. Si vous restez dans votre coin, le jour où vous aurez un problème, il sera trop tard pour chercher de l’aide. Pour vos références, c’est la même chose, il vaut mieux penser à capitaliser sur vos références quand tout va bien plutôt que lorsque vous vous retrouvez au chômage. Connaissez-vous la différence entre un perdant et un gagnant ? Un perdant a un plan pour le cas où ça irait bien. Un gagnant a un plan pour le cas où ça irait mal. Une fois au chômage, en quelques mois, vous pourriez perdre la trace des personnes avec qui vous avez travaillé.

Outre le licenciement, les bruits de couloir peuvent aussi détruire votre carrière. Il est donc important de solliciter à chaque fois que c’est possible les références, qui mettront en valeur vos qualités et compétences professionnelles pour défendre votre réputation si nécessaire.

En résumé, vos références sont toutes les personnes de votre entourage professionnel et social, qui sont susceptibles de faire partie de votre réseau de références. Ce réseau vous aidera à montrer que vous êtes digne de confiance ou à défendre votre réputation. Dans le prochain billet, nous verrons comment construire et gérer votre réseau de références (ou réseau de confiance).

II. Comment travaillent les recruteurs ?

Pour un recruteur, appeler des références, c’est essayer de percevoir le candidat en action vu par d’autres (principe du 360° feed-back).

A. Comment le recruteur sélectionne vos références ?

En général, un recruteur demandera au candidat de lui fournir trois références, par exemple deux anciens managers et une personne au choix du candidat (le candidat devra justifier son choix).

En fonction des profils et du poste à pourvoir, le recruteur essaye d’obtenir des renseignements de différentes personnes, qui ont connu le candidat à différentes étapes de sa carrière et dans des postes et des rôles différents. L’objectif est d’obtenir des informations venant des hiérarchiques (n+1), des collègues (n), des collaborateurs (n-1), de fournisseurs et de clients.

Les recruteurs considèrent souvent les anciens managers comme prioritaires car ils sont a priori les plus aptes à apprécier les niveaux n-1 et à repérer des potentiels. C’est moins pertinent venant des collègues ou des clients qui n’ont pas une vue globale.

D’une manière générale, le recruteur va chercher à :

1 – Valider l’ancienne performance du candidat : résultats obtenus, optimisation des ressources disponibles, vision stratégique, compétences, expertise, etc… Il veut vérifier si le poste est adéquat ou si l’évolution envisagée pourra être assumée par le candidat.

2 – Evaluer la personnalité du candidat : fiabilité, rapidité, efficacité, relationnel, éthique, ambition, potentiel, autonomie, créativité, rigueur, capacité d’adaptation, capacité à travailler en équipe, fibre commerciale, etc…

B. Comment se déroule l’entretien entre le recruteur et la référence ?

Le recruteur va contacter vos références le plus souvent par téléphone.

1. Le recruteur veut s’assurer que votre référence (son interlocuteur) est fiable. Il analyse donc la façon dont il répond aux questions, sa compréhension du sujet, sa spontanéité, ses silences et, surtout, la qualité de l’information qu’il donne. L’objectif est de pouvoir dire si votre référence est sincère ou si elle cache quelque chose. Le recruteur contrôle donc la sincérité des propos.
En cas de non concordance entre les informations fournies par les différentes personnes interrogées, le recruteur approfondira sa recherche.

2. L’entretien commence souvent par l’évocation de la situation de collaboration entre la référence et le candidat : les circonstances, les fonctions occupées, les types de projets, la durée de la collaboration et sa régularité.

Les questions classiques concernent :

– Forces – Faiblesses ou Qualités – Défauts
– Réalisations – Echecs
– Comportement en équipe, comportement face au client
– Mode de management
– Réaction en cas de stress

Mais aussi des questions du type :
– Si vous deviez donner un conseil à X pour développer ses compétences ou se perfectionner, quel serait-il ?
– Quel conseil donneriez-vous à son futur patron pour qu’il puisse valoriser pleinement les talents et le potentiel de X ?
– Avez-vous le sentiment que X a le potentiel pour évoluer plus avant dans sa carrière ?
– Si je parlais à vos collègues concernant X, est-ce qu’ils me diraient la même chose que vous à son sujet ? Qui me donnerait des informations différentes et pourquoi ?
– (Après une description du poste pour lequel X postule) A votre avis, X serait-il un bon candidat ? Y aurait-il des points à surveiller, à améliorer ?
Et enfin une question typique : Seriez-vous disposer à le réembaucher ? Les bémols, le ton, les hésitations sont prises en compte !

3. Certains recruteurs font vérifier les antécédents du candidat par des firmes spécialisées : diplômes universitaires, dettes ou dossiers judiciaires. Voir par exemple : http://www.verifdiploma.com/

En résumé, voici les points clés :
– Le candidat a-t-il dit la vérité ?
– Les informations obtenues des différentes références sont-elles concordantes ?
– Les informations obtenues des références confirment-t-elles les impressions des entrevues ?

Les recruteurs valident ainsi que ce qu’ils ont perçu du candidat en entretien n’est pas un leurre. Il y a des manipulateurs ! Ils engagent leur crédibilité et leur réputation vis-à-vis des futurs employeurs.

III. Comment vous préparer ?

Il est important d’anticiper la demande des recruteurs concernant vos références même si vous ne cherchez pas de travail (cf. différence entre un perdant et un gagnant !). Il est donc utile de lister dès maintenant l’ensemble des personnes susceptibles d’apporter un éclairage pertinent sur votre profil (plus de détails pratiques dans le prochain billet).

Si vous cherchez du travail actuellement, vous pouvez faire lire ce billet à votre référence pour la préparer à l’entretien ! L’objectif est de lui permettre d’être précis et authentique dans ses réponses.

Si vous savez qu’une de vos références donnera un feed-back négatif sur certains aspects de votre collaboration, il vaut mieux anticiper et donner votre version des faits. D’une manière générale, plus vous êtes transparent vis-à-vis du recruteur, plus vous le mettez en confiance.

Il se peut aussi que votre référence ne soit pas très positive sur vous parce qu’elle n’a pas du tout apprécié que vous quittiez l’organisation. Elle peut indirectement se venger ! Il est donc utile de donner le contexte de votre départ au recruteur.

Si vous mentez sur un aspect de votre CV, c’est la crédibilité de tout votre CV qui s’effondrera. De nombreux CV sont truqués, des candidats mentent, leurs références aussi, c’est terriblement humain… mais ce n’est pas une manière efficace de se construire une bonne réputation dans la durée ! Grâce aux moteurs de recherche de personnes, à Google, aux réseaux sociaux, aux outils dédiés à la gestion de la réputation numérique, Internet va très bientôt rendre beaucoup plus facile la traque des fraudeurs. Si vous en faites partie, il est urgent d’agir …

IV. Vos références : un atout pour demain, pour aujourd’hui et pour toujours !

Beaucoup de professionnels sont confrontés à 2 problèmes majeurs : la perte de leurs références et l’utilisation des références en mode pompier (quand tout va mal).

Comment perdre vos références ?

Les références sont au cœur de votre réputation professionnelle. Plus vous en avez, mieux c’est. Cependant, vous perdez régulièrement vos références : perte des coordonnées, départ à la retraite,…

Vous perdez vos références d’autant plus vite :
– au fur et à mesure de votre mobilité professionnelle (changement d’entité, de fonction,…)
– au fur et à mesure de votre mobilité géographique (pays, région,…)

Comment valoriser vos références dès maintenant ?

Pourquoi faire appel à vos références uniquement pour une recherche d’emploi ? Vos références pourraient vous aider à obtenir une promotion, une augmentation de salaire ou un nouveau poste !

Vos références sont au cœur de ce qu’on pourrait appeler votre réseau de confiance. Que faites-vous pour gérer votre réseau de confiance ? Pas grand chose ? Alors lisez le prochain billet 😉

Billet sur le thème de la réputation professionnelle sur Internet en 3 parties, vous lisez la partie 1 – Partie 2Partie 3

Ce billet a été écrit grâce aux contributions de : Guy Djandji – Béatrice Sevat (CRM Web Manager, groupe DANONE) – Alexandra Thusy – Jean-Michel Putto (président de GN conseil en développement stratégique) – Valentine Baud & Florent Lafarge

Comment créer et gérer votre “marque personnelle” sur Internet ? (Personal Branding Numérique)

La sécurité de l’emploi, le temps où on pouvait faire toute sa carrière dans la même entreprise appartient à l’histoire pour la plupart d’entre nous. Il est maintenant nécessaire de gérer sa carrière d’une autre manière. La plupart des entreprises ont un service marketing pour vendre leurs produits ou services : stratégie de marque, emballage, prix, slogan, publicité,… Chaque individu dispose de son côté d’un CV et de références professionnelles pour vendre sur le marché du travail ce qu’il est capable de faire. Mais ce n’est plus suffisant.

L’objectif de ce billet est de vous aider à structurer la manière dont vous souhaitez vous faire connaître pour booster votre carrière professionnelle. Il s’agit de se mettre dans une logique de marketing personnel pour construire sa marque personnelle. Ce concept est très développé aux Etats-Unis depuis 10 ans sous le terme de « Personal Branding » qu’on peut traduire par « marque personnelle ». Peter Montoya et William Arruda en sont les principaux concepteurs.

I. Qu’est-ce que le Personal Branding ?

Le Personal Branding permet de construire et promouvoir votre marque personnelle. Qu’on soit un employé, un consultant ou un entrepreneur, nous avons une image de marque. Elle est aussi importante que celle d’une entreprise. Elle nous permet de gérer notre carrière et de mieux réfléchir à la stratégie que nous voulons mettre en œuvre pour réaliser nos projets. Le Personal Branding est encore aujourd’hui réservé à une élite de dirigeants ou de consultants ayant les moyens de se payer un coach personnel ou de participer à des formations onéreuses. Mais le développement de nouveaux services sur Internet permet aujourd’hui de démocratiser l’accès au Personal Branding. En fait, cela va bien plus loin. Internet fait du Personal Branding un enjeu non seulement pour les dirigeants, mais aussi pour chacun de nous. Avant il fallait un article dans la presse pour être connu. Avec Internet, il n’y a plus d’inconnus. Inutile de débrancher votre ordinateur, inutile de résilier votre abonnement à Internet, il suffit que votre voisin, votre collègue ou un ami publie des informations ou son opinion sur vous et vous ne serez plus un inconnu. Internet est une place publique mondiale sur laquelle va se construire votre image de marque. Bienvenue dans le monde merveilleux du « User-generated content » ! Rassurez-vous, ce contenu produit par votre entourage sera probablement positif. Mais il y a le “positif” qui vous correspond et celui qui ne vous correspond pas.

Vous avez des valeurs, des qualités humaines et des talents. Il est important de savoir les communiquer efficacement avec ceux qui auront un impact sur votre développement personnel et professionnel. Recruteurs, employeurs, acheteurs, décideurs sont assaillis de demandes; il est nécessaire de montrer votre valeur ajoutée.

Vos références professionnelles et sociales (managers, collègues, clients, partenaires, amis, …) sont l’outil marketing le plus important dont vous disposez. Ce qu’ils disent de vous et de votre travail est ce que l’on retiendra. Votre réseau de références est donc une des clés les plus importantes de votre « Personal Branding ».

Voici les 8 lois du « Personal Branding » d’après Peter Montoya (cf. références en fin de billet) :

1. Pour bâtir une marque personnelle efficace, elle doit être précise. Vous devez communiquer sur un seul axe : une force, un talent ou une réalisation personnelle. On pourrait parler de cœur de métier. Celui qui sait tout faire … ne sait rien faire… Autrement dit, “Il vaut mieux exceller en une chose que d’être médiocre en plusieurs.” Pline le Jeune

2. Votre marque personnelle ne doit pas seulement être connue. Elle doit surtout être reconnue par vos pairs et votre entourage (vos références professionnelles et sociales). C’est la dimension réputation de votre marque personnelle.

3. Votre marque personnelle doit être sincère et authentique. Elle montre que vous êtes bon et non que vous êtes parfait !

4. Si vous n’êtes pas différents, vous êtes comme tout le monde et vous resterez donc dans la masse. Vous devez montrer votre différence par rapport aux autres.

5. Vous devez être plus visible que les autres. Plus votre cercle d’influence augmente, plus vous devenez crédible (réseaux sociaux, networking,…).

6. Il ne doit pas y avoir de décalage entre ce que vous dites et ce que vous faites, que ce soit dans la sphère publique ou privée. Dire ce qu’on fait et faire ce qu’on dit (principe de congruence).

7. Une marque personnelle prend du temps pour s’établir, pour être connue. Il faut être patient.

8. Pour obtenir de meilleurs résultats, votre marque doit être associée à une valeur ou une idée universellement reconnue comme positive et intéressante.

On ne choisit pas d’avoir une marque personnelle. Tout le monde en a une : positive, neutre ou négative. Grâce ou à cause d’Internet selon le point de vue, elle deviendra tôt ou tard publique et accessible mondialement. Si vous ne définissez pas votre marque personnelle, ce sont les autres qui la définiront pour vous et il y a des risques qu’elle ne vous corresponde pas.

Le Personal Branding peut se résumer ainsi : mieux vous connaître (auto-évaluation ou évaluation à 360° par votre entourage) afin de mieux vous faire connaître (à travers des méthodes et des outils – annuaires, réseaux sociaux, networking,…). Nous allons maintenant approfondir ces 2 points.

II. Comment mieux vous connaître ?

Mieux se connaître pour mieux se faire connaître ! Cette partie ne remplacera malheureusement pas l’action d’un coach professionnel ou d’un ami ayant quelques aptitudes au coaching. Il est en effet très difficile de réfléchir sur soi et de prendre du recul tout seul dans son coin. Le coaching, c’est l’art d’aider l’autre à réfléchir sur lui-même. Le coach pose des questions et aide le coaché à trouver ses propres réponses (il ne donne pas de conseils car ce n’est pas un consultant). Mais si vous n’avez ni le temps, ni les moyens de vous faire accompagner dans votre démarche, vous trouverez quelques pistes dans ce qui suit.

Voici les questions à vous poser pour vous auto-coacher, pour prendre autant que possible du recul :

A. Qui êtes-vous ?

Il s’agit de déterminer votre mission, votre vision de l’avenir, d’établir vos objectifs pour pouvoir ensuite bâtir un plan d’action.

Quels sont vos forces ? Quelles sont vos valeurs ? Vos passions ? Vos buts ? Quel est votre personnalité ? Qu’avez-vous à offrir ?

Pour essayer de répondre à ces questions, vous pouvez vous appuyer sur le bilan de vos entretiens annuels avec votre manager. Etant donné qu’il est très difficile d’être lucide sur soi-même, vous pourriez aussi solliciter votre entourage proche pour qu’il vous aide à répondre à ces questions. Lister des questions vous concernant et essayez d’obtenir des réponses, soit dans des rencontres face à face aussi conviviales que possible, soit en envoyant votre questionnaire par e-mail (un appel téléphonique ne sera pas de trop pour obtenir l’accord de l’intéressé et l’engagement de vous répondre).

B. Qui sont vos concurrents ? Quelle est votre valeur ajoutée ?

A qui souhaitez-vous vous adresser ? Qui sont vos pairs ? Vos compétiteurs ? Qui doit vous connaître pour que vous puissiez atteindre vos objectifs ?

Il s’agit d’analyser votre environnement, de déterminer ce qui vous différencie des autres et de définir votre valeur ajoutée. Qu’est-ce qui fait votre singularité ? Comment allez-vous communiquer sur votre singularité ?

Il est important de confronter votre propre perception à la perception de votre entourage. Vous en sortirez avec un plan d’action pour progresser sur certaines compétences techniques ou comportementales, et/ou un plan de communication pour mettre en avant les éléments sur lesquelles on ne vous fait pas vraiment confiance alors qu’on devrait avoir confiance en vous.

Votre marque personnelle, comme n’importe quelle marque, se définit par la perception des autres. Au sein de votre réseau, votre objectif doit être de rechercher du feed-back sur vous pour dresser un auto-portrait aussi précis que possible.

III. Comment mieux vous faire connaître ?

Des millions de recherches sur des personnes sont effectuées en ligne chaque jour dans les moteurs de recherche. Les gens cherchent des informations sur leurs collègues, de nouveaux clients, des amis, … . 47 % des adultes américains (contre 22 % en 2002) ont déjà vérifié ce qui se disait d’eux sur le réseau. 53 % d’entre eux admettent aussi se renseigner sur leurs collègues de bureau, leurs voisins ou leurs futur(e)s conjoint(e)s. Source 01Net

Il sera bientôt possible d’affirmer que si Google ne vous connaît pas, vous n’existez pas ! Bâtir votre identité et votre réputation numérique est un élément déterminant de votre succès futur. A l’avenir, les recruteurs seront de plus en plus pro-actifs. Ils viendront vous chercher sur Google et dans les outils dédiés aux réseaux sociaux professionnels. Il est préférable qu’ils y trouvent des informations positives et concordantes avec votre projet. Vous devez donc avoir votre profil sur Internet et le référencer dans les moteurs de recherche.

Tapez votre prénom et votre nom dans Google et vous verrez le résultat. Les informations vous concernant sont parfois fausses, périmées, gênantes, incomplètes ou concernent un homonyme (même prénom et nom).

A vous maintenant de faire le point sur votre présence en ligne et de définir la meilleure stratégie possible pour vous référencer.

A. Quel est votre réputation sur Internet ? Avez-vous une identité numérique ?

Le plus simple est d’analyser les résultats des moteurs de recherche. Effectuez cette recherche sur Google et Yahoo (éventuellement sur MSN Search) en tapant votre prénom et votre nom avec guillemets: “Edouard Dupont”.

Pour élargir la recherche, vous pouvez chercher votre surnom, nom de jeune fille ou des abréviations de votre prénom (Frédéric, Fred ou F. par exemple). Pour en savoir plus, vous trouverez un processus plus détaillé sur Claimid.

Vous devez ensuite vérifier le contenu de ce qui se dit sur vous. Est-ce que le contenu (images et textes) trouvé sur Internet correspond à l’image que vous voulez donner de vous. Est-ce que cela correspond à votre marque personnelle ?

B. Créer et promouvoir votre profil en ligne : Auto-référencement, liens sponsorisés ou noms de domaine ?

Une fois que vous savez ce qui se dit sur vous, il faut passer à l’action et promouvoir sur Internet ce que vous voulez qu’on sache sur vous. Il s’agit donc de créer votre profil en ligne et de le promouvoir.

1. L’auto-référencement

a. Créez un ou plusieurs profils sur des sites spécialisés dans la promotion de votre marque personnelle : CV 2.0, LookUpPage, Brand-Yourself.com, QAlias, Ziki, Zoominfo, Ziggs, Naymz, Spock ou Wink. Un prochain billet vous donnera la description de leurs offres respectives.

b. Sur vos e-mails, votre blog, vos courriers papiers, ajoutez le lien Internet vers votre profil en ligne.

c. Si vous avez des choses à dire, créez un blog ! Par exemple sur Blogger. Cependant, il faut tenir dans la durée. Publier des billets pendant 3 mois puis laisser votre blog à l’abandon ne renverra pas une bonne image : manque de persévérance, personne velléitaire,… Un blog peut vous aider, mais il peut aussi se retourner contre vous si ce que vous publiez ne plaît pas aux lecteurs. Ou pire, si vos billets sont dans un style peu lisible qui laisse penser que vous ne savez pas vous exprimer clairement à l’écrit. Cela dit, l’apport d’un blog à votre marque personnelle est à forte valeur ajoutée… une valeur proportionnelle à la valeur du contenu que vous y publiez. 😉

d. Vous pouvez aussi publier des vidéos sur des sites de partage de vidéos vous montrant en action professionnellement (discours, présentation, interview,…) ou simplement pour faire un CV vidéo (qui suis-je, ce que je cherche, mon expérience, mes compétences,…). Voici un exemple de CV vidéo grandiose sur youtube.com .

e. Vous pouvez enfin publier votre CV sous forme de présentation powerpoint, voici le CV de Saranyan, le pionner en la matière : http://www.slideshare.net/saranyan/visual-resume

2. Les liens sponsorisés

La plupart des services qui proposent des profils ou des CV en ligne vous permettent de référencer votre profil dans les moteurs de recherche (soit automatiquement dès que vous créez le profil, soit sur demande). Certains services vont plus loin.

QAlias, Ziki, Naymz, Ziggs (et bientôt CV 2.0 & Brand-Yourself.com) vous proposent un abonnement pour référencer le profil que vous créez sur leur service dans les liens commerciaux de plusieurs moteurs de recherche. Votre profil Ziki ou Ziggs apparaît ainsi en premier dans les liens sponsorisés (c’est-à-dire dans les liens commerciaux au-dessus des résultats ou sur la colonne de droite).

Cependant, vous ne pouvez pas renvoyer vers votre blog ou vers votre profil Viadeo. Le lien sponsorisé renvoie obligatoirement vers le profil que vous créez sur Naymz, Ziki ou Ziggs.

Par ailleurs, le service est payant car les moteurs de recherche font aussi payer ces liens. Le coût des abonnements est au minimum 60 dollars USD (Naymz, Ziggs) ou 30 euros (Ziki) par an pour mettre votre profil dans les liens sponsorisés des moteurs de recherche (QAlias demande 120 USD par an pour pratiquement les mêmes fonctionnalités). Ziki propose une offre à 30 euros pour les particuliers et 180 euros pour les entreprises qui permet de personnaliser le message du lien sponsorisé et de renvoyer vers le site de l’entreprise au lieu du profil Ziki.

Si vous souhaitez renvoyer vers un profil particulier (blog, réseaux sociaux professionnels, site de votre entreprise,…), vous pouvez aussi faire vous-même ce travail de référencement en ouvrant un compte sur un des services suivants :

Google AdWords : https://adwords.google.fr

Avec Google AdWords, vous payez uniquement lorsque les utilisateurs cliquent sur votre prénom et votre nom dans les liens sponsorisés. En plus de votre prénom et de votre nom (indispensable pour votre marque personnelle), vous pouvez ajouter des mots-clés liés à votre activités, à votre expertise ou au nom de votre organisation. Cela peut être un avantage intéressant par rapport à Naymz, Ziggs et Ziki qui ne référencent que votre prénom et votre nom. Cependant, plus vous ajoutez des mots et plus vous augmentez le coût de votre référencement !

Votre prénom et votre nom apparaissent à côté des résultats de recherche ou au-dessus. Mais, il y aura bien sûr aussi les autres pages sur Internet qui contiennent votre nom et votre prénom. Personne n’est obligé de cliquer sur votre lien sponsorisé par Google.

Voici un exemple avec John Webb, regardez sur la droite de l’image, la flèche rouge pointe le lien sponsorisé par Naymz : (cliquez l’image pour agrandir)

Lien John Webb

Autre exemple avec le DG de Ziki France, Jean-François Ruiz :

Lien Jean-Francois Ruiz

Sur Google AdWords, il n’y a aucun montant de dépenses minimum (en dehors des frais d’activation). Si personne ne clique sur votre « prénom nom », vous ne payez rien. Vous pouvez aussi définir un budget maximum de dépenses, par exemple 5 euros. Au-delà de 5 euros, votre prénom et votre nom seront retirés des liens sponsorisés. Pour donner un ordre de grandeur, avec un coût par clic de €0,01, si votre budget est de 5 euros, cela signifie que 500 personnes peuvent cliquer sur votre lien sponsorisé. Selon votre notoriété, c’est peut-être soit le total de personnes qui vous chercherons sur un moteur de recherche pour un mois, soit pour un ou deux ans ! Ziggs et Naymz vous facturent $4.95 par mois, mais ils vous référencent au moins sur 3 moteurs de recherche (Google, Yahoo et MSN) – Uniquement sur Google pour Ziki. A vous de faire vos comptes en fonction de votre notoriété et de vos besoins !

Il est important de préciser que le coût par clic est variable. Ainsi, les mots clés « DVD » ou « voyage » utilisés par les commerçants auront probablement un coût par clic supérieur à votre « nom de famille ». C’est la loi de l’offre et de la demande. Cependant, vous pouvez définir non seulement un budget maximum mais aussi un coût par clic maximum pour garder la maîtrise de votre budget.

Sur les coûts, voici quelques informations pour la France :
– Frais d’activation : €5,00
– Coût par clic (CPC) minimum : €0,01 et plus, selon la popularité des mots clés.

Pour en savoir plus, visitez le centre de formation

Il existe aussi une alternative au CPC. Il s’agit du coût pour mille impressions (CPM) utilisé pour les annonces ciblées par emplacement (vous sélectionnez les sites sur lesquels s’affichent vos annonces). Vous payez lorsque l’annonce s’affiche sur les sites de votre choix et non au clic. Plus d’information sur ce lien

Yahoo Search Marketing : http://searchmarketing.yahoo.com/fr_FR/index.php

Le système de Yahoo est proche de celui de Google, pour en savoir plus

Microsoft adCenter : http://advertising.microsoft.com/france/microsoft-adcenter

Globalement, même principe que pour Google et Yahoo, voici un extrait du site : “Découvrez Microsoft adCenter, l’outil de marketing online qui vous permet de gérer vos campagnes de liens sponsorisés sur Live Search, le moteur de recherche de MSN, 1er portail Internet en France. Pour des frais d’inscription uniques de 5,00 € et une enchère minimale de 0,05€ par mot-clé, vous pouvez faire apparaître le site web de votre société en tête des résultats de Live Search”.

Etant donné que Google est le moteur de recherche de référence, si vous n’en choisissez qu’un, il vaut mieux choisir prioritairement Google AdWords.

3. Acheter un nom de domaine

L’achat d’un nom de domaine est une stratégie très efficace pour établir durablement votre présence en ligne. Le prix des noms de domaine est maintenant dérisoire (7 €/an). On vous offre souvent la possibilité de créer un ou plusieurs e-mails sur votre nom de domaine. Vous ne perdez plus votre e-mail quand vous changez de fournisseur d’accès à Internet. C’est utile surtout si cet e-mail figure sur les centaines de CV que vous avez envoyés ! Vous disposez souvent aussi d’un espace de publication pour vos contenus (CV, présentation,…). Si vous maîtrisez les outils de publications en ligne tels que Dreamweaver ou FrontPage, vous pouvez faire votre propre page. Mais le mieux est encore de rediriger votre nom de domaine vers l’adresse du service qui affiche votre CV, votre profil ou votre blog si vous en avez un à usage professionnel.

Par exemple, sur 1&1 (www.1and1.fr ), il est possible d’obtenir pour 7 euros par an : un nom de domaine, un e-mail et un espace de stockage de 3 pages (on vous fournit même le logiciel pour créer vos pages vous-mêmes). Voir aussi les offres sur www.godaddy.com .

Pour obtenir un bon référencement, il faudra que votre nom domaine contienne votre prénom et votre nom séparé par un tiret sinon le moteur de recherche considérera qu’il s’agit d’un seul mot. Exemple : www.prénom-nom.com (.net, .org, .ca, .fr,…). Le nom de domaine est un des premiers critères d’indexation par les moteurs. Il passe avant l’analyse du code HTML d’une page, de sa structure ou de ses balises meta. Vous augmentez vos chances d’apparaître dans les premiers résultats mais ce n’est pas garanti. Cela dépend aussi du contenu de votre profil et de la popularité de votre nom. Si votre nom est Igor Pszczolkowski, vous serez mieux référencer que Daniel Dupont, Durand ou Martin.

Pour preuve du besoin, Ziggs vient de lancer « Ziggs Name Manager » qui vous permet d’acheter votre nom de domaine en passant par leur service. Ils se chargent ainsi de rediriger à votre place votre nom de domaine vers votre profil Ziggs. Naymz et Brand-Yourself.com proposent la même offre (bientôt également sur CV 2.0) .

Gérer sa marque personnelle n’est pas une action ponctuelle, mais une stratégie sur le long terme. Construire une marque personnelle sincère et efficace ne s’improvise pas. Un nom de domaine permanent peut aider.

IV. Les freins culturels : culture du secret, manque de transparence, non-partage de l’information,…

Est-ce que le Personal Branding est compatible avec toutes les cultures ? Y a-t-il des différences entre générations : digital native Vs digital immigrant (Lire) ?

La promotion de votre marque personnelle est importante. Cependant, il est fort possible que vous vous sentiez mal à l’aise avec les concepts du Personal Branding. Certains diront que le Personal Branding correspond plus à la culture nord-américaine qu’à la culture française ? D’autres affirmeront qu’il s’agit de techniques pour « se vendre » comme des objets ? Quelle horreur ! Fuyez ! Non, attendez… en fait, il ne s’agit pas de se vendre. Il s’agit de savoir vendre ce que l’on est capable de FAIRE, de savoir mieux communiquer sur ce qu’on peut apporter aux entreprises : compétences, expertises, expériences, savoir-faire, savoir être,….

Mais ce n’est pas le plus gros problème. Dans des pays comme la France, la mise en place du Personal Branding sera freinée par la question du partage de l’information, et d’une manière plus générale par l’obligation de transparence. Question d’autant plus sensible qu’il s’agit d’informations personnelles. Créer un profil ou un CV sur la place publique Internet est tout simplement un non sens culturel pour beaucoup de personnes.

Pascal Baudry, président de WDHB Consulting et expert en interculturalité, nous livre sa réflexion sur le sujet : “Le rôle de l’explicite dans la culture américaine correspond à l’idée protestante que la collectivité – et, par voie de conséquence, les individus – a plus à gagner qu’à perdre en mettant le plus d’informations possible sur la place publique. A l’inverse, les Français se prémunissent d’une dissémination jugée excessive et potentiellement dangereuse des informations personnelles, par exemple grâce à la loi Informatique et libertés. Les Américains voient ce qu’ils ont à gagner dans le partage, les Français voient ce qu’ils ont à perdre.” (Extrait de “Français & Américains : l’autre rive”, Pascal Baudry, page 37, 3ème Edition, Village Mondial 2007 – Je vous recommande la lecture de son livre que vous pouvez par ailleurs télécharger gratuitement sur http://www.pbaudry.com/cyberlivre/ en pdf).

Ce qui est vrai pour la culture française est bien sûr vrai pour de très nombreuses cultures dans le monde. Il est possible que ces freins s’effacent progressivement quand les entreprises comprendront l’intérêt d’encourager leurs employés à construire leur marque personnelle. Dans un excellent billet, « Quelle marque voulez-vous tatouer sur votre corps ?”, Gilles Martin nous permet de voir le Personal Branding sous un autre aspect. Il insiste sur ce que les entreprises peuvent gagner : « C’est la somme des marques personnelles fortes de ses collaborateurs qui feront la force et la pérennité de la marque de l’entreprise. A ces personnes qui ne savent rien dire sur elles-mêmes que la marque de leur entreprise, la question à poser n’est pas : “Etes-vous fier de travailler pour cette entreprise ?” mais “Est-ce-que votre entreprise est fière que vous travaillez pour elle ?”.” Je vous recommande la lecture complète de son billet .

En fait, c’est un jeu gagnant gagnant. Un employé connu et reconnu ajoute au crédit de son employeur, tout comme une entreprise connue ajoute au crédit de ses employés. Les entreprises visionnaires devraient donc encourager leurs employés à développer une marque personnelle forte.

Mieux vous connaître afin de mieux vous faire connaître est d’une première étape dans votre “Personal Branding”. Mais, il faut aussi vous faire reconnaître, c’est-à-dire être reconnu pour vos mérites. Il s’agit de gérer votre réputation sur Internet.

Quelques sources :

Les concepteurs du Personal Branding aux Etats-Unis

Le site du livre de William Arruda et Kirsten Dixson, experts en stratégie de marque :
http://www.careerdistinction.com/

Le site de Peter Montoya, expert en Personal Branding :
http://www.petermontoya.com/mt_what_is_personal_branding/index.asp

Une association des professionnels francophones du Personal Branding :

http://www.authentys-personal-branding.com

Les articles de presse pour approfondir ou élargir :

Bichonner sa réputation sur Internet

Personal branding to win the world” By Kishu Gomes

The Brand Called You” By Tom Peters

Web 2.0 and Personal Brand Development Presentation” by Boris Mann

Sans oublier mon livre paru aux éditions Eyrolles en mars 2009 : “Réussir sa carrière grâce au Personal Branding”. La couverture du livre est sur le bandeau droit de ce blog (en haut).