Qu’est-ce que la réputation … numérique ?

Bienvenue sur ce blog qui aura pour thème le Personal Branding ainsi que la gestion de son identité et de sa réputation sur Internet. L’ouverture de ce blog est l’aboutissement de 2 ans de R&D. Avant toute chose, il me semble important de définir le terme “réputation” et d’aborder quelques enjeux liés à la gestion de la réputation numérique.

La confiance que votre entourage vous accorde, se mesure par ce qu’on appelle la réputation. Le mot « réputation » vient du latin « reputatio » qui signifie « évaluation ». La réputation est donc une évaluation sociale, ou plus simplement l’opinion d’une ou plusieurs personnes sur une autre. Une opinion est un jugement de valeur. Elle a une dimension subjective. Parfois elle repose sur des faits observables et indiscutables. Parfois il s’agit de rumeurs, de préjugés, voire de mensonges visant à détruire un rival.

L’évaluation porte sur une personne, un groupe de personnes (une communauté) ou sur une organisation (une entreprise). Il existe dans certaines entreprises des entités ou des personnes qui s’occupent à temps plein de gérer la réputation de leur organisation. Leur rôle grandit au fur et à mesure que grandissent les sites de feed-back (type ePinions, Tripadvisor,…), les forums de discussions et surtout les blogs.

La réputation est un mécanisme très ancien de contrôle social dans la mesure où chacun de nous cherche à avoir la meilleure réputation possible (consciemment ou inconsciemment). Cela pousse donc en théorie à adopter des comportements socialement acceptables. Par exemple, dire la vérité vaut mieux qu’avoir la réputation d’être un menteur !

Nous avons tous une réputation, qu’on le veuille ou non ! Notre réputation se fait principalement à l’oral. Et chacun sait que les paroles s’envolent… Pour ceux qui ont une mauvaise réputation, il est facile de se refaire une réputation en changeant de ville ou d’entreprise. Pour ceux qui ont une bonne réputation, il faut sans cesse repartir à zéro en cas de mobilité. Mais aujourd’hui, nos interactions sociales se font de plus en plus à l’écrit via Internet. Si les paroles s’envolent, les écrits restent.

Internet change la situation. L’écrit devient important. Quand un blogueur ou une personne sur un forum de discussion fait un mauvais feed-back sur une personne ou une entreprise, son commentaire est non seulement figé pour l’éternité, mais il est accessible partout sur la planète pour n’importe qui. D’une certaine manière, on peut dire que notre réputation est maintenant mondiale et publique, qu’on le veuille ou non. Les technophobes ou « digital immigrants » peuvent bien faire la politique de l’autruche en ignorant cet espace. Cependant, savent-ils ce qu’on y dit sur eux ? Que font-ils pour donner leur version des faits ? Probablement rien ! Ils sont sur le siège arrière de la voiture d’un autre et se demandent bien où ils vont…

Notre réputation est fonction de nos actions. Parfois, nous agissons bien, parfois nous sommes incompétents, maladroits. Il est important qu’Internet ne focalise pas l’attention sur nos échecs en laissant de côté nos réussites. Internet peut donc devenir à la fois une chance pour certains et un enfer pour d’autres. L’amateurisme n’est plus possible. Il est important de savoir ce qui se dit sur nous. Il vaut mieux gérer notre réputation sur Internet plutôt que de laisser quelqu’un d’autre s’en occuper à notre place. Nous devons prendre notre destin numérique en main sinon il se fera à notre insu ou plutôt à l’insu de notre plein gré !

Author: Olivier Zara

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13 thoughts on “Qu’est-ce que la réputation … numérique ?”

  1. Bravo pour cette initiative ! Très bonne idée.
    Voilà qui ne sera pas sans conséquence pour l’image de l’auteur déjà “réputé” pour ses travaux intéressants sur l’intelligence collective… Bonne chance à ce nouveau blog.

  2. J’ai hate de lire la suite. On entends tellement de bétises à ce sujet que je suis sûr que tu sauras apporter un éclairage intéressant à ces notions et usages de la réputation en ligne.

  3. Super Olivier,

    Comme toujours, précurseur, est-ce là ta réputation ???? En tout les cas bravo pour cette très heureuse idée à l’heure où la supercherie va trop bon train… à l’heure où certaines entreprises continuent de nous polluer avec des messages publicitaires mensongers, à l’heure où le politiquement correct est devenu aussi l’hypocrisie majeure… Je suis partante pour ta grande aventure… un petit clin d’oeil à Victor Hugo qui, à son époque, à écrit un texte magnifique sur la “rumeur” …

  4. Il me semble que dans l’idée de réputation il y a celle de communauté. Dans la culture orale si un inconnu vient dire quoi que ce soit sur quelqu’un qu’on connait (que ce soit positif ou négatif) l’avis ne sera pris en compte que dans une petite mesure.
    En fait je pense que la réputation se construit par une suite de recoupements relationnels, conformément aux mesures qu’on peut faire de chacun de nos interlocuteurs.

    Sur internet de nombreux services veulent mettre en place non pas des outils de réputation mais une sorte de casier judiciaire. Je me trompe peut-être mais je crois qu’il est possible de multiplier les faces, multiplier les casiers (tandis que la réputation, n’ayant pas de dimension objective, peut être difficilement manipulable dans le cadre d’une même relation à laquelle elle s’attache).

    Ainsi je pense que faciliter la stratégie de communication de chaque utilisateur, faire des référencements de relation (et non des liens statiques entre identifiants), permettrait d’éviter l’apparition de nouvelle compétence de manipulation et pourrait être au final plus intéressant. D’ailleurs cette tendance administrative correspond-elle à un réel besoin ?

  5. Il arrivera un jour où la réputation de quelqu’un sera objectivée un peu plus qu’aujourd’hui par un jugement porté par des experts. J’ai écouté une conférence de Jankovici sur l’énergie, où il s’en prenait à Claude Allègre à propos du réchauffement de la planète. Il disait en gros qu’Allègre est disqualifié du débat parce qu’il n’a jamais rien publié sur le sujet qui fait autorité dans la communauté scientifique.
    Je pense que c’est très exactement ce phénomène qu’on retrouvera sur Internet. Et je rejoins ce que dit ropib (???) juste avant moi, puisque c’est la thèse de mon bouquin, qui sort dans quinze jours.

  6. Chers amis de l’intelligence Collective,

    Cette initiative me paraît intéressante pour lancer un débat important dans le contexte où nous nous trouvons. Evaluer un réseau social, peut répondre à des besoins particuliers qu’il faudrait, d’abord, décliner. En effet, on pourrait envisager, comme certains le disent à mots couverts, des agences de notation des réseaux sociaux, mais, il pourrait y avoir plusieurs façons de procéder suivant ce que chacun attend d’un réseau social.
    En définitive, c’est d’abord, d’une classification des réseaux sociaux qu’il s’agit. Ensuite, vient le problème de la notation pour chaque réseau social, du niveau de son efficacité dans sa classe ainsi qu’un aperçu des lois morales qu’il tend à exprimer.
    Voilà, j’ai fait tout le boulot ou presque!
    En espérant une reconnaissance collective par un élèvation du niveau de ma réputation, je vous assure de ma bien cordiale amitié.

    Robert Brugerolles
    robertbaiedenice@yahoo.fr
    robertbbrugerolles@free.fr

  7. @Martin R. Dugage

    “Il arrivera un jour où la réputation de quelqu’un sera objectivée un peu plus qu’aujourd’hui par un jugement porté par des experts” Lorsque l’identité devient garantie par une autorité reconnue par l’ensemble de la société (et les communautés qui en font partie), ne s’agit-il pas d’un état-civil ? Et l’expertise serait une autorité locale (donc la confiance reste basée sur une référence d’interaction ou une intégration à un groupe dans laquelle l’autorité est reconnue, ce qui exige l’intervention d’un mentor). Encore une fois je suis dubitatif sur cette historisation, en rapport avec l’écrit. La réputation était basée sur l’oral. Il faudrait trouver les outils adapatés à la mise en scène: ubiquité dans les niveaux d’espace de transmission, simultanéité des faces, stratégie de communication, référencement et reconnaissance des interactions (à noter qu’au théâtre un acteur peut jouer plusieurs personnages sans pour cela que les références d’interactions, les relations, soient emmêlées ; des fois même les personnages sont simultanés et le commédien utilise alors des marqueurs spécifiques pour chacun)…

    Sinon oui, je suis ropib. 🙂 Pourquoi ?

  8. Bonjour à tous. Je me demande juste si notre réputation est si fragile, si elle mérite une attention si particulière. Dans certains exemples donnés je comprends -publications- mais d’une manière globale, ce que “les gens” pensent ou disent de moi leur appartient, je crois, plus qu’à moi. Et cela renseigne au moins autant sur eux que sur moi.
    Dans les villages, les rideaux frémissent au passage d’une personne dans la rue, des commentaires s’étouffent au passage des intéressés…
    La toile est un village.

  9. Olivier
    Bravo pour deux ans de travail sur un sujet aussi passionant et qui deviendra sans doute de plus en plus ‘du moment’. Je lirai avec intérêt ce blog car la question que je me pose est sur la différenciation que l’on peut avoir (naturellement) ou faire / créer, entre notre réputation numérique (sur toile) et notre réputation hors outils informatiques (sur terre) ..A mes yeux c’est la dernière qui est la plus difficile à gérer.
    A bientôt donc
    Caroline

  10. Bonjour,

    Merci pour cette initiative. Je m’intéresse également à la notion de réputation (concept phare dans ma thèse sur les communautés Web) et je suis heureuse de trouver des sites qui en parlent, même sous une optique différente de la mienne.

    Je me pose trois questions principales :
    1) qu’entendez-vous par “L’ouverture de ce blog est l’aboutissement de 2 ans de R&D” ?
    2) quel va être le contenu de ce blog ? Actualité, définitions, aspects théoriques…
    3) qu’est-ce qui va le différencier du site de Nicolas Chazaud ?

    Merci.

    Cordialement,

    Emilie Ogez

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