Classification des outils de gestion de la réputation numérique

Certains services, comme Google avec son PageRank ou eBay, doivent leur succès principalement à leur système de gestion de la réputation alors même que ce n’est pas le cœur de leur offre. La gestion de la réputation est donc parfois un “accessoire” bien utile ! On pourrait avec un peu d’audace définir Google et eBay avant tout comme des outils de gestion de la réputation qui, très accessoirement, proposent un moteur de recherche pour Google et un site de e-commerce pour eBay ! 😉

Ce billet propose une classification des outils de gestion de la réputation sur Internet. L’analyse porte sur tout service qui propose, à titre principal ou accessoire, d’une manière directe ou indirecte, un système d’évaluation de la réputation. Les services qui permettent de faire la promotion de votre réputation feront aussi l’objet d’un autre billet car il s’agit d’une autre dynamique (communication). Communiquer sur sa réputation est aussi important que de la construire ! Une fois que vous avez réussi à créer votre réputation numérique, il faudra la rendre visible et en faire la promotion.

L’objectif de ce billet et des suivants est de vous permettre de comprendre la logique de chaque service, de pouvoir les comparer avec des critères pertinents et d’avoir une vision globale des offres pour faire votre choix. Dans les prochains billets, nous verrons donc :
1. Comment certains services peuvent détruire votre réputation alors même qu’ils sont censés vous aider à la construire (Lire le billet suivant eBay, un système universel d’évaluation de la réputation ? )
2. Un panorama des outils de gestion de la réputation avec une description synthétique de chaque service,
3. Par ordre de popularité, chaque service sera décrit suivant ce schéma : objet de l’évaluation, méthode d’évaluation, description, fonctionnalités, analyse critique (points forts & axes de progrès) et, enfin, pérennité du service. Par exemple Opinity est déjà au terminus même si son site annonce une indisponibilité de 48h qui dure depuis presque un an maintenant !

I. Quelles sont les méthodes d’évaluation ?

Voici un rappel de la définition de la réputation (Lire le billet complet) : “La confiance que votre entourage vous accorde se mesure par ce qu’on appelle la réputation. Le mot “réputation” vient du latin “reputatio” qui signifie “évaluation”. La réputation est donc une évaluation sociale, ou plus simplement l’opinion d’une ou plusieurs personnes sur une autre. Une opinion est un jugement de valeur. Elle a une dimension subjective. Parfois elle repose sur des faits observables et indiscutables. Parfois il s’agit de rumeurs, de préjugés, voire de mensonges, visant à détruire un rival.”

Les services de gestion de la réputation proposent en général 2 méthodes d’évaluation : par la notation ou par les références. Dans un autre registre, les services, dont la mission est d’évaluer la réputation d’une personne ou d’une organisation, utilisent diverses techniques informatiques et juridiques. On peut résumer leurs méthodes ainsi : chercher les traces de votre vie numérique, les analyser et, pour certains services, nettoyer les traces ayant un caractère offensant.

A. L’approche par la notation

Elle consiste à évaluer à partir de critères principalement quantitatifs mais, dans la plupart des services, il est aussi possible de laisser un commentaire et/ou des tags pour donner du sens à l’évaluation.

Voici quelques exemples de méthodes de notation :

-> Cliquez sur l’image pour la voir en grand format

eBay utilise des notations type positif, neutre ou négatif mais propose également une évaluation plus détaillée du vendeur (voir partie droite sur l’image)

eBay

iKarma utilise le même principe (exemple avec le profil du CEO)

iKarma

Rapleaf utilise aussi ce système (exemple avec le profil du CEO)

Rapleaf

TrustPlus utilise des symboles originaux

TrustPlus

Gorb propose une échelle de 1 à 10 sur les dimensions personnelle et professionnelle

Gorb

Venyo propose une échelle de 1 à 5 (principalement pour l’évaluation des contenus d’un blog)

Venyo

Jobvent propose des critères très précis pour évaluer l’entreprise dans laquelle vous travaillez (simulation d’une évaluation pour Ford)

Jobvent

Criticat aussi (simulation d’une évaluation pour Google)

Criticat

Amazon propose un système d’étoiles jaunes : une étoile (mauvais), 5 étoiles (excellent)

amazon_etoile

amazon_rendu

Autres services utilisant cette approche : Odesk, Elance, PriceMinister, Opinity, Shopping.com, RateItAll, ePinions, TripAdvisor, TravelPost, U.lik, CrowdStorm, Squidoo.

B. L’approche par les références ou recommandations

Elle consiste à évaluer à partir de critères principalement qualitatifs (un texte écrit sous forme de feed-back, recommandations, commentaires,…), mais aussi quantitatif (nombre de recommandations, nombres de lecteurs, popularité,…).

Voici quelques exemples :

– Par les recommandations : Linkedin, Viadeo, 6nergies, Ecademy, Tribe et Spock.

– Par les références (une référence est une personne qui vous fait confiance et qui se porte garante de votre réputation) : CV 2.0, Repvine et Naymz.

– Par popularité :

1. Nombre de personnes qui font référence à un contenu à travers des liens insérés dans leur propre contenu : Google, Technorati

2. Nombre de personnes qui recommandent la lecture d’un contenu ou l’usage d’un produit ou service : Digg, Wikio, Zlio, Alenty, Newsvine, del.icio.us, Fuzz, TapeMoi, Scoupeo, Nuouz, Agoravox.

3. Nombre de lecteurs : Feedburner, FeedBlitz, Zookoda

II. L’objet de l’évaluation

L’évaluation peut porter sur :

1. Un objet (livres, DVD, jeux, caméra,…) ou un service (voyages, hôtel,…)

2. Une personne (dans sa dimension personnelle et/ou professionnelle, sur des fonctions, des compétences, des expertises ou des qualités humaines)

3. L’action d’une personne :

a. produire un contenu écrit, vidéo ou audio sur un site (en particulier sur les blogs),
b. faire une transaction ou un échange de biens ou services (vente, achat, trocs,…)
c. avoir une relation (amis, famille, connaissances, collègues,…) ou une interaction avec une autre personne (discussions, rencontres amoureuses, jeux en ligne,…).

4. Une organisation (cf. services comme Jobvent ou Criticat qui permettent aux parties prenantes d’une organisation de donner leur avis sur leur organisation – entreprise, association, administration,…)

5. Une réputation (cf. services d’analyse de votre réputation utilisant la méthode : recherche, analyse et nettoyage).

III. L’approche spécifique des services d’évaluation de la réputation

Les services dont la mission principale est d’évaluer votre réputation utilisent diverses techniques. Globalement, on peut dire qu’ils cherchent sur Internet toutes les traces de votre vie numérique, ainsi que toutes les traces laissées par d’autres vous concernant. Il vous livre ensuite des indicateurs pour vous permettre de faire un bilan puis de suivre l’évolution de votre réputation.

Si vous êtes une organisation, il est possible d’évaluer votre réputation vis-à-vis de vos employés, de vos clients, de vos fournisseurs et de vos parties prenantes en général (ONG, actionnaires,…)

Enfin, certains services vous proposent de nettoyer autant que possible les traces dont vous ne voulez plus à cause de leur caractère offensant. Outre les attaques en justice, il existe aussi des techniques plus simples, comme par exemple demander à Google de désindexer un contenu.

Voici une liste de services dont on reparlera en détail plus tard : Online Reputation Monitor, iGooq (Filteris), Biz360, BrandPulse (Nielsen BuzzMetrics), BuzzLogic, ReputationDefender, ReputationManager, Quova, iFeed Enterprise, Reputation Defender, Distilled.

Le nombre de sociétés présentes sur ce marché est un bon indicateur des enjeux actuels de la gestion de la réputation numérique, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises ! ReputationDefender propose même de défendre la réputation de vos enfants… On n’arrête pas le progrès 😉

IV. Tableau de synthèse

Le tableau ci-dessous reprend les services en les classant en fonction de leur méthode d’évaluation et de l’objet de l’évaluation.

-> Télécharger la version word du tableau

Certains services figurent dans plusieurs cases du tableau parce qu’ils permettent de multiples évaluations en particulier pour les actions d’une personne.

Comme tout tableau, l’objectif est de donner des tendances et des points de repères. On peut toujours discuter pour dire que tel service n’est pas dans la bonne colonne ou sur la bonne ligne, qu’il faudrait créer une nouvelle colonne ou une nouvelle ligne et je vous invite à en discuter dans les commentaires !

La liste des outils est probablement incomplète. Merci de me signaler les services manquants dans les commentaires ou en me contactant via ce lien http://www.axiopole.com/fr/contact.php . Je ferai tout de suite la mise à jour dans le billet et vous serez cité en fin de billet comme contributeur.

Sources d’inspiration pour ce billet et remerciements à :
Techcrunch & Fred Cavazza qui m’ont permis de compléter ma liste des services.

L’impact de notre vie numérique sur notre identité et notre réputation

I. Qu’est-ce qu’une vie numérique ?

Dans ce nouvel espace qu’est Internet, nous avons parfois une autre vie, une vie bien différente de notre vie quotidienne, une vie numérique ! Nous créons cette vie numérique en utilisant de très nombreux services qui n’ont parfois aucun équivalent dans le monde réel. Voici quelques exemples des actions ou interactions qu’il est possible d’avoir sur Internet :

– Publication de contenus : blog, podcast, videocast, journalisme citoyen (Agoravox,…), encyclopédies collaboratives (Wikipedia), plateforme de FAQ collaborative (Yahoo! Answers, Google Answers) ;

– Partage de contenus : photos (FlickR), vidéos (YouTube, Dailymotion…), musique ou liens (del.icio.us) ;

– Publication d’avis sur des produits, des services, des prestations (TripAdvisor, Epinions, …) ;

– Participation à des réseaux sociaux : sur un thème particulier (motos, cuisine, jeux,…) ; pour les profesionnels (LinkedIn, Viadeo, Xing…) ; à vocation universelle (MySpace, Facebook, Orkut,…) ;

– Achats en ligne sur des sites comme Amazon ou eBay avec des systèmes de paiement type Paypal ;

– Recherche d’emploi (Monster, Stepstone,…), publication d’un CV en ligne (eMurse, Moncv.com) ;

– Sites de rencontres (Meetic, Match, Netclub,…) ;

– Sites de jeux en ligne (World of Warcraft, Everquest,…) ou univers virtuels (SecondLife, There, Habbo Hotel,…).

En utilisant ces différents services, chacun de nous laisse des « traces ». Certaines traces sont neutres ou insignifiantes comme donner son avis sur un Hôtel mexicain avec TripAdvisor. Certaines traces peuvent avoir un impact très important sur notre vie (notre vie non-numérique !), aussi bien en termes d’identité que de réputation.
Cet impact peut être positif : notoriété (votre identité est connue par un plus grand nombre de personnes) ou valorisation positive de votre réputation (communication des éléments susceptibles de vous donner une bonne réputation).
Cet impact peut aussi être négatif : vol d’identité (un fraudeur utilise vos comptes financiers en utilisant vos identifiants) ou destruction de votre réputation (attaque de vos rivaux à travers la diffamation par exemple,…).

II. Votre vie numérique n’est ni plus ni moins dangereuse que votre vie !

Face aux dangers du vol d’identité, nous pourrions choisir de ne plus dévoiler des éléments de notre identité sur Internet. Mais ce serait nous priver de beaucoup de services très utiles. Sur les réseaux routiers, nous respectons un code de la route pour éviter les accidents. Sur les réseaux de l’information, il y a aussi un code de conduite qui permet d’éviter les incidents. Malheureusement, ce code est peu connu des profanes. Des éléments de ce code de conduite seront publiés dans un prochain billet. Laissez son identité sur Internet n’est pas plus dangereux que de prendre sa voiture, à condition de savoir conduire ! Par ailleurs, des outils, des techniques existent pour nous aider à protéger nos données personnelles les plus sensibles et on en reparlera sur ce blog.

Face aux risques de laisser des traces qui nuisent à notre réputation, vous pourriez décider de ne rien publier ou de le faire d’une manière anonyme. A moins d’être retraité, d’avoir la sécurité de l’emploi à vie (fonctionnaires,…) ou d’exercer un métier dans lequel votre réputation n’est pas un enjeu, vous feriez une erreur. Le pire qui puisse vous arriver ne serait pas d’avoir laissé quelques traces négatives pour votre réputation numérique. Le pire serait qu’on ne trouve aucune trace de vous, que vous n’ayez pas de réputation numérique. 77% des recruteurs effectuent des recherches en ligne sur les candidats. 7% de toutes les requêtes effectuées sur les moteurs de recherche se font sur le nom d’une personne.

Cette absence de réputation numérique pourrait être interprétée de la manière suivante:

– Manque de transparence
– Refus de partager l’information
– Personne qui n’a rien à dire
– Technophobe
– Aversion pour le risque

Avoir une réputation numérique, c’est être transparent, c’est montrer votre capacité à partager l’information, à exprimer des idées ou des opinions, à utiliser les technologies de l’information qui sont aujourd’hui au cœur de la performance des organisations, et votre sens du risque ou votre esprit d’initiative.

Entre un candidat dont je peux évaluer facilement la réputation et un autre pour lequel c’est plus difficile, un jour viendra où le choix sera vite fait. De nombreux outils et méthodes seront bientôt présentés sur ce blog pour vous aider à gérer votre réputation numérique en mettant en valeur les aspects positifs de votre vie numérique.

III. Vie numérique Vs Identité numérique Vs Réputation numérique

Notre vie numérique impacte notre identité et notre réputation. Mais si vous vous promenez dans la blogosphère, vous verrez que la réputation numérique est souvent associée à l’identité numérique et inversement. Prenons par exemple  Dick Hardt, CEO de Sxip Identity, qui expliqua lors d’une conférence en 2005 que “l’identité était égale à la réputation”. Pourtant, un chat n’est pas égal à un chien même si ce sont 2 animaux. Mars n’est pas égal à Jupiter même si ce sont 2 planètes. L’identité n’est pas égale à la réputation même si ce sont 2 dimensions de notre vie numérique. La définition du dictionnaire pour l’identité : “Personnalité civile d’un individu, légalement reconnue ou constatée” n’est pas la même que celle de la réputation. Les experts de l’identité numérique (comme beaucoup experts d’ailleurs !) ont tendance à voir le monde numérique à travers le prisme de leur propre expertise… C’est terriblement humain 😉

Quels sont les liens entre réputation et identité ?

On peut dire qu’avant d’évaluer la réputation d’une personne, il faut qu’on soit sûr que cette personne est bien la personne qu’elle dit être. Mais quel est l’intérêt de se construire une vraie réputation sur une fausse identité ? C’est totalement absurde.
On peut aussi dire qu’une personne pourrait se faire passer pour vous et essayerait de détruire votre réputation. Mais, chaque jour, on voit des personnes essayer de détruire la réputation des autres sans pour autant masquer leur identité. C’est même leur identité « Je suis l’expert de … » qui va les aider à détruire la réputation de l’autre ! Le poids d’une critique dépend du poids de celui qui fait la critique. Une critique anonyme ou émanant d’un inconnu aura beaucoup moins de valeur que si elle vient d’une personne connue et reconnue.
Le vol d’identité est beaucoup plus probable venant d’escrocs. Mais leur objectif ne sera pas d’écrire un commentaire dans un blog en se faisant passer pour vous. Leur intérêt sera plutôt de vider votre compte en banque, faire une commande avec votre carte de crédit,… Et dans ce cas, si je suis un voleur, un cyber-délinquant, est-ce que je me soucie de ma réputation ?
Enfin, avant de vous épouser, votre conjoint était très soucieux de savoir si vous aviez une bonne réputation. Il/Elle vous a épousé en se fondant sur votre réputation (votre physique, votre humour,…) et non sur votre carte d’identité. Avant de vous engager, votre employeur vous a demandé vos diplômes, vos références (éléments de votre réputation), mais il n’a jamais vérifié votre identité sauf le premier jour de votre arrivée dans l’entreprise dans une optique purement administrative (salaire, sécurité sociale,…). C’est votre réputation qui fut le moteur de votre embauche et non votre identité.

L’identité et la réputation sont donc 2 concepts autonomes. L’identité est un enjeu pour lutter contre les fraudeurs. La réputation est un enjeu pour nous tous dans le cadre de notre vie numérique. Publier une photo sur Flickr, une vidéo sur Youtube, un billet ou un commentaire sur un blog est un acte de ma vie numérique qui ne change rien à mon identité, mais qui peut impacter positivement ou négativement ma réputation.

IV. Qu’est-ce que l’identité numérique ?

Voici quelques caractéristiques de l’identité numérique :

1 – L’identité est liée à une personne

Nous avons 3 types d’identité :
– Une identité professionnelle avec nos coordonnées professionnelles (intitulé de poste, service de rattachement, numéro de téléphone, de fax, de bureau, etc.). Cette identité permet l’authentification vis-à-vis des applications d’entreprise (messagerie, intranet, applications métiers, etc.). Elle est généralement stockée dans l’annuaire LDAP d’entreprise.
– Une identité personnelle, rattachée à des coordonnées personnelles (adresse privée, téléphone privé, etc.). Elle permet de s’authentifier vis-à-vis d’applications grand public comme des sites de commerce électronique.
– Une identité administrative, rattachée à des coordonnées administratives (numéro de sécurité sociale, identifiant pour les impôts, dossier médical partagé, etc.). Elle permet de mener à bien les procédures administratives.

Extraits de Tendances.it

2 – L’identité est objective

Elle rassemble des éléments factuels et observables.

3 – Votre identité est contrôlée par des tiers

Les fournisseurs de service sur Internet ont besoin de contrôler votre identité dans le cadre de transactions virtuelles :
-> Commerce électronique (vente/achat) – Il est important de pouvoir vérifier l’identité réelle du vendeur ou de l’acheteur pour les retrouver en cas de litige (non paiement, produit non-conforme,…)
-> Virements de fonds, paiements, ouverture de compte en banque, …

4 – L’identité numérique peut vous faciliter la vie !

Il existe des services qui permettent de s’inscrire sur plusieurs services avec un compte unique. Par exemple, vous créez un compte sur OpenID.net et vous pouvez ensuite vous inscrire automatiquement sur d’autres services sans avoir à ressaisir votre prénom, votre nom, e-mail,… Très pratique !

V. Qu’est que la réputation numérique ?

Parler de réputation numérique, c’est répondre à cette question : comment mes actions sont-elles évaluées par mon entourage social et professionnel ? Voici quelques caractéristiques de la réputation numérique :

1 – La réputation est liée à une évaluation

Il s’agit de 2 personnes qui s’évaluent mutuellement pour essayer de déterminer dans quel contexte elles peuvent se faire confiance. Chacun détermine “une sphère de confiance”.

Vous pouvez avoir confiance dans une personne pour faire certaines choses, mais pas pour d’autres. Un pilote de Formule 1 est a priori une personne digne de confiance pour piloter une voiture de course. Mais est-ce que vous lui proposeriez de construire votre maison ? Une personne n’est pas digne de confiance dans l’absolu, mais dans un contexte. Pour chaque personne de votre réseau social, vous définissez implicitement un “contexte de confiance” (une “sphère de confiance”) sur des fonctions, des compétences ou des qualités humaines. On ne peut pas dire qu’on a confiance dans une personne sans préciser le contexte dans lequel on lui fait confiance.
Par exemple, voici comment Jacques pourrait définir un contexte de confiance vis-à-vis de son collègue Martin (ce qui est dans la sphère de confiance et ce qui est à l’extérieur):

-> Jacques a confiance en Martin pour le management d’une équipe, le marketing et pour sa créativité (fonctions, compétences, qualités humaines à l’intérieur de la sphère de confiance de Jacques concernant Martin)

-> Jacques ne sait pas s’il peut avoir confiance en Martin pour gérer un projet, la maintenance des systèmes informatiques et sa fidélité envers l’entreprise (à l’extérieur de la sphère de confiance de Jacques)

-> Jacques n’a pas confiance en Martin pour la gestion de l’innovation, la comptabilité et sa ponctualité (à l’extérieur de la sphère de confiance de Jacques)

En résumé, dans votre réseau social, pour chaque personne, une sphère de confiance est définie implicitement. Cette sphère de confiance peut inclure des fonctions, expertises, compétences et qualités humaines. Il s’agit des éléments sur lesquels vous accordez votre confiance à une personne de votre réseau. A l’inverse, à l’extérieur de la sphère de confiance, vous n’êtes pas à l’aise pour dire que vous avez confiance dans cette personne.

2 – La réputation est subjective

Il s’agit d’une évaluation sociale qui correspond plus ou moins à la réalité. Pour décrire notre perception d’une personne, on s’exprime le plus souvent par des opinions. Or une opinion est un jugement de valeur qui ne repose pas forcément sur des faits ou des données observables et quantifiables. L’évaluation peut donc être juste ou injuste !

3 – On ne contrôle pas sa réputation

On ne contrôle pas sa réputation dans le sens où on ne peut pas interdire aux autres d’avoir une opinion sur nous et d’en parler autour d’eux. Mais on peut gérer sa réputation :

-> En adoptant des comportements socialement acceptables pour avoir une bonne réputation. Il s’agit d’un mécanisme de contrôle social bien utile pour auto-réguler les relations humaines.

-> En utilisant les outils de gestion de la réputation qui existent en particulier sur Internet, mais pas seulement. Ils permettent de mieux communiquer (agrégateurs de contenus), de mieux évaluer (plus de faits, moins d’opinions) ou de mieux surveiller (système d’alertes sur les critiques positives ou négatives dont on fait l’objet afin d’y apporter une réponse adaptée). Ces outils seront bientôt présentés en détail dans ce blog.

5 – Les bénéfices de la gestion de sa réputation

Gérer sa réputation numérique est utile pour :
– chercher un emploi, se faire connaître
– proposer des services (consultants, freelance,…)
– valoriser son expertise
– booster sa carrière
– faire des rencontres amicales ou amoureuses

VI. Quels sont les enjeux ?

La question de l’identité numérique pose des problèmes principalement techniques, qui n’ont rien d’insurmontable avec un peu de technique ! La question de la réputation pose avant tout des problèmes sociaux nouveaux dans le sens où Internet crée un nouveau contexte pour les relations humaines.
L’enjeu de l’identité numérique est : comment créer une carte d’identité numérique ? Comment passer du papier au digital ? Comment contrôler l’identité d’une personne à distance, en l’absence de face à face ?
L’enjeu de la réputation numérique consiste à inventer un nouveau mode d’évaluation, une nouvelle façon d’appréhender la réputation d’une personne sur Internet en particulier dans les réseaux sociaux. C’est l’objet de ce blog !

Sources d’inspiration pour ce billet et remerciements à :
http://www.fredcavazza.net
http://fr.techcrunch.com
http://www.outilsfroids.net/
http://www.tendances.it

Qu’est-ce que la réputation … numérique ?

Bienvenue sur ce blog qui aura pour thème le Personal Branding ainsi que la gestion de son identité et de sa réputation sur Internet. L’ouverture de ce blog est l’aboutissement de 2 ans de R&D. Avant toute chose, il me semble important de définir le terme “réputation” et d’aborder quelques enjeux liés à la gestion de la réputation numérique.

La confiance que votre entourage vous accorde, se mesure par ce qu’on appelle la réputation. Le mot « réputation » vient du latin « reputatio » qui signifie « évaluation ». La réputation est donc une évaluation sociale, ou plus simplement l’opinion d’une ou plusieurs personnes sur une autre. Une opinion est un jugement de valeur. Elle a une dimension subjective. Parfois elle repose sur des faits observables et indiscutables. Parfois il s’agit de rumeurs, de préjugés, voire de mensonges visant à détruire un rival.

L’évaluation porte sur une personne, un groupe de personnes (une communauté) ou sur une organisation (une entreprise). Il existe dans certaines entreprises des entités ou des personnes qui s’occupent à temps plein de gérer la réputation de leur organisation. Leur rôle grandit au fur et à mesure que grandissent les sites de feed-back (type ePinions, Tripadvisor,…), les forums de discussions et surtout les blogs.

La réputation est un mécanisme très ancien de contrôle social dans la mesure où chacun de nous cherche à avoir la meilleure réputation possible (consciemment ou inconsciemment). Cela pousse donc en théorie à adopter des comportements socialement acceptables. Par exemple, dire la vérité vaut mieux qu’avoir la réputation d’être un menteur !

Nous avons tous une réputation, qu’on le veuille ou non ! Notre réputation se fait principalement à l’oral. Et chacun sait que les paroles s’envolent… Pour ceux qui ont une mauvaise réputation, il est facile de se refaire une réputation en changeant de ville ou d’entreprise. Pour ceux qui ont une bonne réputation, il faut sans cesse repartir à zéro en cas de mobilité. Mais aujourd’hui, nos interactions sociales se font de plus en plus à l’écrit via Internet. Si les paroles s’envolent, les écrits restent.

Internet change la situation. L’écrit devient important. Quand un blogueur ou une personne sur un forum de discussion fait un mauvais feed-back sur une personne ou une entreprise, son commentaire est non seulement figé pour l’éternité, mais il est accessible partout sur la planète pour n’importe qui. D’une certaine manière, on peut dire que notre réputation est maintenant mondiale et publique, qu’on le veuille ou non. Les technophobes ou « digital immigrants » peuvent bien faire la politique de l’autruche en ignorant cet espace. Cependant, savent-ils ce qu’on y dit sur eux ? Que font-ils pour donner leur version des faits ? Probablement rien ! Ils sont sur le siège arrière de la voiture d’un autre et se demandent bien où ils vont…

Notre réputation est fonction de nos actions. Parfois, nous agissons bien, parfois nous sommes incompétents, maladroits. Il est important qu’Internet ne focalise pas l’attention sur nos échecs en laissant de côté nos réussites. Internet peut donc devenir à la fois une chance pour certains et un enfer pour d’autres. L’amateurisme n’est plus possible. Il est important de savoir ce qui se dit sur nous. Il vaut mieux gérer notre réputation sur Internet plutôt que de laisser quelqu’un d’autre s’en occuper à notre place. Nous devons prendre notre destin numérique en main sinon il se fera à notre insu ou plutôt à l’insu de notre plein gré !